Florian Holzherr

Florian Holzherr

Photographe

11 janvier 2016

Munich

Florian Holzherr photographie depuis de nombreuses années non seulement les bâtiments des architectes les plus importants du monde mais travaille aussi pour les artistes de renommée internationale tels que James Turrell et Ólafur Elíasson. Dans sa vie privée, le Munichois a réalisé un rêve très particulier. L'architecte Andreas Meck lui a construit une cabane de jardin ultra moderne en guise d'atelier de travail. Au lieu de faire fabriquer des meubles sur-mesure chez un menuisier pour son studio, le photographe d'architecture a misé sur la modularité de ses meubles USM, créant ainsi une approche tout à fait personnelle et créative. Dans son interview, l'homme de 44 ans raconte sa passion pour son métier et pourquoi il ne voudrait en aucun cas changer de place avec un photographe de mode.

Florian possède une grande collection de livres, classés dans les catégories Art, Architecture et Littérature spécialisée.

Florian, tu ne te rends pas seulement régulièrement à New York et Los Angeles mais tu vas aussi très souvent dans les déserts des États-Unis. Qu'est-ce qui t'a poussé à aller là-bas ?

La collaboration avec la Fondation Donal Judd et l'artiste Land Art James Turrell. De 2000 à 2008, j'étais souvent à Marfa, au Texas pour le Fondation de Judd. Très impressionnant ! Je vais régulièrement à Flagstaff en Arizona car Turrell y possède son propre cratère (le Roden Crater, un volcan éteint ; Turrell l'utilise depuis plus de 40 ans pour la création d'un spectaculaire observatoire du ciel et de la lumière). Je photographie vraiment énormément pour lui. Tous les artistes que j'admire se sont établis dans le désert, comme Michael Heizer et Walter de Maria qui est malheureusement décédé en 2013. Chacun a réalisé des projets gigantesques dans des États différents.

As-tu déjà pensé à partir définitivement aux États-Unis ?

Oui, en 2003 mais j'ai ensuite rencontré une femme et je suis resté ici. New York est une ville merveilleuse mais y vivre en permanence est incroyablement fatiguant, brutal et cher. En effet, tu n'habites pas à Manhattan ou dans le Queens mais quelque part à l'extérieur. Cependant, quand tu arrives aux États-Unis en tant que photographe allemand, c'est un avantage certain. Les Américains aiment la photographie made in Germany.

Comment t'est venu l'idée de l'atelier de travail dans le jardin de la maison de tes parents, où tu vis depuis plus de quatre ans ?

J'ai toujours voulu construire quelque chose ici et ma femme et moi avions besoin de place pour travailler. Elle est restauratrice de papier et a aussi son bureau ici. L'idée est venue de la manière suivante : j'avais photographié le monument aux morts de la Bundeswehr à Berlin pour l'architecte Andreas Meck. Pour cela, nous avons passé beaucoup de temps ensemble : nous sommes partis de Munich le matin pour rejoindre Berlin et avons effectué le retour le soir. C'est là que je lui ai parlé de mon idée de la cabane de jardin. Je ne savais pas alors si je pouvais me l'offrir.

Pour son travail, Florian s'est souvent rendu en Amérique et a photographié les projets de nombreux artistes, comme par exemple l'Observatoire de lumière de James Turrell.

“Je dis toujours à mes étudiants qu'ils doivent faire trois pas en arrière. C'est là que tu peux réfléchir à comment photographier l'objet en question.”

Comment Andreas Meck a-t-il trouvé l'idée de te construire une cabane de jardin si particulière ?

Il était tout feu tout flamme et a dit qu'on y arriverait. Je ne savais même pas si la banque m'accorderait un crédit. Mais cela a fonctionné. La première ébauche faite par Meck était exactement cette maison, il n'y a eu que des modifications minimales.

Tu travailles dans ton studio depuis quatre ans maintenant. Comment cela a-t-il influencé ta manière de travailler ?

Je suis devenu soudain beaucoup plus ordonné qu'avant. Cet endroit t'y oblige.

De nombreux meubles USM se trouvent dans ton studio. Les as-tu achetés exprès ?

Non, j'avais déjà quelques pièces plus petites dans mon bureau en ville. C'est sûr, j'aurais pu faire fabriquer mes meubles par un menuisier mais dans ce cas, finie la souplesse. Alors j'ai pris ce que j'avais déjà et j'ai continué avec les meubles USM Haller.

Qu'est-ce qui te plaît chez USM ?

Ce que j'apprécie c'est que les meubles USM sont comme un classique et ne passent jamais de mode. Tu n'en as jamais assez. Bien entendu, il faut faire un peu attention pour que la version blanche ne fasse pas ressembler ton intérieur à celui de ton dentiste. Ce qui est bien aussi chez USM Haller, c'est que tu trouves tout de suite une utilité aux meubles.

L'architecte Andreas Meck a aidé Florian à exaucer son rêve architectural : un atelier de travail moderne dans le jardin.

Depuis que Florian travaille ici, il est devenu beaucoup plus ordonné. Selon lui, la pièce l'y oblige.

Qu'est-ce que tu ranges dans les étagères USM Haller ?

Dans la partie inférieure se trouvent des dossiers suspendus. Je les utilise comme archives photo car je photographie encore beaucoup sur pellicule. J'ai retiré les parois arrière pour avoir plus de légèreté. Le montage était très simple, j'y suis arrivé seul. Il suffit de penser comme USM.

Tes étagères USM Haller abritent également une bibliothèque d'art et d'architecture étendue.

Exactement, elle est même triée selon les catégories Art, Architecture et Littérature spécialisée. Il me manque encore un bon système. Ce qui est bien, c'est qu'on peut truffer les étagères de gros livres d'art sans que cela soit trop lourd. Une autre étagère aurait cédé sous le poids.

Avais-tu vu des USM chez quelqu'un d'autre ?

On en voit partout. USM Haller est tout simplement une référence. Tu commences par t'acheter ton premier caisson roulant et puis tout part de là. Les avantages de la souplesse sont évidents.

“C'est très simple de monter des meubles USM Haller. Il suffit de penser comme USM.”

Jetons un œil en arrière. Comment es-tu devenu photographe ?

Il n'y a toujours eu que trois choses qui m'intéressaient : l'art, l'architecture et la photographie. Après l'école j'ai commencé comme assistant photographe et j'ai postulé pour l'école de photographie de Munich. J'ai donc effectué une formation de trois ans à la Staatliche Akademie für Fotodesign, la plus ancienne école de photographie du monde.

Comment as tu démarré ta carrière après l'école ?

Pour cela, ma rencontre avec Turrell en 1989 a été très importante. À l'époque, il travaillait à Munich. Ma sœur a étudié l'art et était son assistante.

Et puis il y a eu un événement clé : à l'école de photographie, nous devions photographier des célébrités. J'avais entre autres porté mon dévolu sur les architectes Herzog & de Meuron, qu'il était difficile d'approcher. Un jour, mon téléphone a sonné et on m'a annoncé que j'avais le droit de faire un portrait d'eux. On m'accordait un quart d'heure. Là, mon cœur a vraiment battu à la chamade.

Quelques semaines après le portrait, j'ai pu photographier une maison pour Herzog & de Meuron. C'est ce qui m'a ouvert de nombreuses portes. Il faut toujours une étincelle initiale.

Tu possèdes une collection d'appareils photo plutôt impressionnante. Les utilises-tu tous ?

Avant, je photographiais avec tous les appareils. J'avais besoin d'un appareil photo étanche avec lequel ma fille de trois ans et demi puisse prendre des photos sur la plage. L'appareil sous-marin de Nikon fait de super photos. Le Rollei 35 est un autre appareil photo compact génial. Son design est incroyablement beau – un petit appareil sympathique que l'on peut mettre simplement dans sa poche. Mais en ce moment, moi aussi je fais 90 pourcent de mes photos avec mon iPhone. Tout le monde ne fait plus que des photos avec des iPhones, où qu'il soit. C'est terrible.

D'un Nikon à un appareil photo sous-marin : au cours de sa vie, Florian a travaillé avec toutes sortes d'appareils photo. Il est désolé de recourir souvent à son iPhone aujourd'hui.

Tout à l'heure, tu as dit que tu ne te voyais pas comme un artiste. Comment te vois-tu alors ?

Comme un artisan. Il s'agit de montrer l'art et l'architecture sous leur plus beau jour. Je dis toujours à mes étudiants qu'ils doivent faire trois pas en arrière puis s'agenouiller. C'est là que tu peux réfléchir à comment photographier l'objet en question. Je trouve difficile de devenir soi-même super créatif. La mode ne doit pas entrer en jeu. Mes photos ont une autre validité que les images de Vogue.

As-tu une autre passion à part la photographie ?

Les voitures. Je conduis une Oldtimer de l'année 1989. J'aimerais avoir une BMW Z1. Elle est de 1988 mais n'a pas l'air vieille. Mais maintenant que j'ai une fille, fini de rire.

Pour finir, cite-moi trois bâtiments qui t'ont impressionné.

En tant que jeune assistant photographe, le centre sportif de Pfaffenholz de Herzog & de Meuron m'a coupé le souffle. Puis il y a bien entendu le Salk Institute à La Jolla près de San Diego. Et pour finir la Collection Goetz – l'un des premiers bâtiments de Herzog & de Meuron, à Munich.

Nous remercions Florian de nous avoir permis de découvrir pendant une journée son monde particulier de la photographie et de visiter son studio extraordinaire.

Ce portrait a été produit par le magazine international Freunde von Freunden. Cliquez ici pour découvrir tous les meubles USM pour votre maison et votre bureau.