Daniel Klußmann
Avocat, cabinet Kraske Melcher
11 janvier 2016
Munich
Maître Daniel Klußmann est un frontalier entre le continent européen et le continent asiatique. Avec sa femme Minmin Peng et leur fille de six ans, ils habitent au-dessus des toits de Munich, dans un appartement ancien de l'élégant quartier qu'est Bogenhausen. De l'autre côté, Shanghai, la ville natale de Minmin, représente un autre lieu de séjour important pour la famille. Une discussion sur la vie entre le quotidien et les voyages, l'alliance des contraires et son amour pour les meubles vintage.
Vous vivez avec votre famille dans la Prinzregentenstraße, l'un des boulevards prestigieux de Munich. Comment obtient-on un tel appartement ?
Par pur hasard. L'architecte d'intérieur Julia von Werz vivait dans cet appartement avant nous et trouvait que nous serions les bons successeurs. Nous avons repris de nombreux objets d'ameublement lui appartenant. Avec tout le tumulte de voyage que nous vivons, ce chez-nous à Munich m'offre une certaine stabilité que j'apprécie vraiment.
Vous évoquez vos nombreux voyages. Où allez-vous ?
Nous ne passons que la moitié de l'année à Munich. Je travaille toutes les deux semaines à Berlin.
Ma femme, qui dirige la marque de mode « Shanghai Standard » en tant que créatrice, vient de Shanghai et nous sommes donc souvent en Chine. Cependant, depuis que notre fille va à l'école à Munich, nous ne sommes plus aussi souples pour nos voyages.
Dans votre salle à manger se trouve une photo impressionnante de la Skyline de Shanghai. Pouvez-vous m'en dire plus ?
La photo a été prise par Rainer Spitzenberger, un ami photographe. Il travaillait dans un loft sans fenêtre côté fleuve. C'est pour cette raison qu'il a fait ce cliché avec la vue qu'une fenêtre pourrait donner. Lorsqu'il a déménagé, je lui ai racheté cette photo.
Qu'est-ce qui vous plaît dans cette vue?
La vue fantastique dégagée sur l'eau. Cela me manque à Munich avec sa petite Isar. Bien entendu, pour ce qui est de la propreté, les fleuves chinois ne sont pas au même niveau. Mais les étendues d'eau de Shanghai dégagent ce calme particulier. C'est un contraste remarquable avec l’agitation et le bruit qui règnent dans la folie civilisatrice de la ville.
Qu'est-ce que vous appréciez à Munich ?
Munich c'est un morceau de chez nous, surtout pour notre fille. En effet, dans notre famille elle est la seule à parler un peu le bavarois. Nous adorons avoir la nature juste sur le pas de la porte. En outre, nos plus proches amis vivent ici. Qui plus est, mes collègues du cabinet et moi souhaitons avoir une base commune, un lieu dans lequel nos familles se sentent bien. J'ai eu la joie de découvrir cette ville dès mes études de droit, après avoir quitté Heidelberg pour Munich.
Vouliez-vous toujours devenir juriste?
Non. Quand j'allais encore à l'école, j'ai rencontré à 16 ans Thomas Rempen de l'agence de publicité « Rempen und Partner ». Il m'a dit de le contacter dès que j'aurais mon bac en poche. C'est ainsi que j'ai travaillé durant un temps comme rédacteur et journaliste.
Qu'est-ce qui vous a plu dans ce métier ?
La concision. Au sein de l'agence, j'ai appris à travailler et à rédiger de manière concentrée. Ces capacités m'ont servi plus tard dans mon activité d'avocat. Au début, je trouvais la conception de stratégies de communication très intéressante. Mais au bout d'un moment j'ai remarqué que je voulais faire autre chose. J'ai donc opté pour des études de droit en 1992.
Pendant votre enfance, étiez-vous déjà souvent à l'étranger ?
Oui. Je suis allé dans un lycée franco-allemand et j'ai passé deux années de mon adolescence à Paris. Là-bas, c'était très strict, cela n'a pas été une partie de plaisir. Ce n'est que plus tard que j'ai appris à aimer la France. J'ai aussi souvent voyagé avec mon grand-père maternel, le journaliste TV Thilo Koch qui était correspondant pour la ARD aux États-Unis pendant l'ère Kennedy. Mon envie de voyage vient probablement de là. Il disait toujours que, dans ma vie, une journée de voyage m'en apprendrait plus que plusieurs mois de travail.
Vous allez très souvent à Shanghai. Qu'est-ce qui vous fascine dans cette ville ?
Bien entendu, il existe en premier lieu un lien fort entre cette ville via ma femme. Ce que j'aime dans Shanghai, c'est cette histoire incroyable. Quand je suis là-bas, je me rends toujours dans les anciens quartiers, comme par exemple l'ancienne Concession française. Malheureusement, de nombreux anciens quartiers sont toujours plus victimes d'embourgeoisement. Par le passé, j'ai souvent pris les ferrys utilisés par des milliers de travailleurs itinérants pour me rendre dans les quartiers ouvriers. Ce que je trouve fascinant en Chine, c'est que la vie de famille est beaucoup plus intense qu'en Allemagne. Les familles asiatiques vivent ensemble dans des espaces très réduits.
“Je pense qu'il y a peu de personnes qui s'offrent le luxe de ranger des affaires de sport dans des meubles USM mais j'aime le faire.”
“Parfois notre meuble USM contient de nombreux dossiers ou des jouets, ou les surfaces de rangement sont complètement vides. J'aime les nombreuses possibilités de variation.”
On retrouve aussi un peu d'Asie dans votre salon, comme par exemple cet autel avec deux statuettes de Bouddha. L'utilisez-vous vous-même ?
Non mais ma femme y médite souvent. Pour elle c'est un rituel pour commencer la journée et profiter en toute conscience de l'instant. Quand ma fille souhaite quelque chose, elle allume une bougie devant l'autel.
Avez-vous un meuble favori ?
Oui, un chaise Eames que j'ai hérité de mon grand-père. J'ai seulement modernisé les accoudoirs. Cette chaise est le plus beau souvenir de mon grand-père et des voyages entrepris avec lui.
Votre appartement, au dernier étage d'un ancien bâtiment, est aussi très calme. L'ameublement est un mélange intéressant de tradition et de modernité. Qu'est-ce qui vous plaît dans cela ?
La contradiction des lignes claires et de la souplesse. Nous avons de vieux meubles dans notre salle à manger comme par exemple une valise Louis Vuitton de 1890. Notre table à manger de Julia von Werz avec sa surface en bois saisissante est placée à côté d'une étagère USM. Je trouve ce mélange de bois galbé et de fonctionnalité rectiligne magnifique. Le meuble USM est en ma possession depuis 1999 et a déjà subi de nombreux déménagements. J'aime les lignes claires, qui sont aussi importantes dans mon travail. Elles ne s'opposent pas à une certaine souplesse mais se marient bien.
Qu'est-ce que vous rangez d'autre dans les meubles ?
Dans le couloir et sous les toits se trouvent des meubles USM foncés dans lesquels est rangé tout mon matériel de sport. À savoir tout ce dont j'ai besoin pour faire du ski, de la fitness et de la planche à voile. Dans le couloir, j'y appose aussi la plupart du temps mon vélo, que j'utilise pour me rendre au bureau. Je pense qu'il y a peu de personnes qui s'offrent le luxe de ranger des affaires de sport dans des meubles USM mais j'aime le faire.
Y a-t-il des arrangements particuliers ?
Cela varie : parfois notre meuble USM dans la salle à manger contient de nombreux dossiers ou des jouets de notre fille. En revanche, il se peut aussi que la surface de rangement soit complètement vide. J'aime les nombreuses variations possibles.
Comment combinez-vous les meubles USM avec d'autres pièces de créateurs ?
Dans mon bureau, ici dans l'appartement, les meubles sont par exemple complétés par le système d'étagère de George Nelson. Chez nous, cette étagère est toujours plutôt pleine. Cela correspond à notre façon de vivre. En revanche, ma femme archive ses études de design, ses échantillons de tissu et ses croquis dans le meuble USM.
Vous avez aussi des meubles USM dans votre bureau.
Exactement. Comme je passe énormément de temps dans mon bureau, je l'ai aménagé de façon à m'y sentir bien. Ainsi, pour moi il n'existe aucune différence entre le monde du travail et celui de ma vie privée.
L'impression de surface en bois noble domine dans votre bureau.
C'est vrai car mon bureau et l'étagère USM derrière ont une surface en bois similaire. L'étagère a été individualisée il y a de nombreuses années par Susanne Scheerer. Ainsi, le métal froid et le bois chaud ont tous deux un effet sur la pièce. Les deux meubles ont suivi mon déménagement de mon ancien bureau à mon domicile. J'aime travailler sur ce bois depuis des années. Je me fiche des quelques rayures apparues entre-temps. Ce qui me plaît, c'est qu'il est impossible d'acheter ces meubles sous cette forme. Grâce à la construction surélevée de l'étagère USM la silhouette paraît plus légère. Je crois que ces deux meubles vont m'accompagner toute ma vie.
Avez-vous des préférences concernant les couleurs de vos meubles USM ?
Sur ce point, j'aime la clarté : noir et blanc cassé, pour moi la combinaison idéale.
“Mon bureau et l'étagère USM derrière ont une surface en bois similaire. Je crois que ces deux meubles vont m'accompagner toute ma vie.”
Voyagez-vous aussi avec votre femme pour le travail ?
Non car nous devons toujours aller dans des pays différents. Pour Shanghai Standard, ma femme doit aller une fois par mois en Italie. Étant donné la production ultra-concentrée là-bas, je ne ferais que la gêner. Et je manque aussi de patience.
Pour vous, y a-t-il une contradiction entre votre travail analytique en tant qu'avocat et votre passion pour la photographie, le design et l'art ?
Non, car je ne peux vivre que par l'alliance de ces contraires. Je ne pourrais pas exister dans un monde purement rationnel.
Nous remercions Daniel Klußmann de nous avoir accordé un aperçu de son appartement et de son bureau.
Ce portrait a été produit par le magazine international Freunde von Freunden. Cliquez ici pour découvrir tous les meubles USM pour votre maison et votre bureau.