Catherine Gay Menzel et Götz Menzel

Catherine Gay Menzel et Götz Menzel

Architectes

30 août 2016

Saint-Maurice, canton du Valais (Suisse)

Catherine Gay Menzel et Götz Menzel dirigent ensemble le cabinet d’architecture Gay Menzel à Monthey, dans le canton du Valais. Ils se sont tous deux rencontrés il y a dix-sept ans durant leurs études d’architecture à Lausanne, puis ont vécu à New York, Bâle et Hambourg. En 2009, ils emménagent avec leurs deux enfants dans la petite ville médiévale de Saint-Maurice pour y fonder leur propre cabinet d’architecture, avant d’acheter l’un des appartements d’un ancien monastère il y a 2 ans.

Dans les locaux de votre cabinet, on trouve encore de nombreux meubles USM du père de Catherine. C’était une évidence de les reprendre pour vous ?

Catherine : Oui, tout à fait. À travers eux, on voit à quel point USM est intemporel. Il y a réellement des idées géniales au sein de ce système modulaire.
Nous avons conservé toutes les tables et meubles USM, et avons même acheté deux tables supplémentaires. Ces deux éléments noirs ont tout autant leur place dans notre bureau qu’ils l’avaient dans celui de mon père.

“Ces deux éléments noirs ont tout autant leur place dans notre bureau qu’ils l’avaient dans celui de mon père.”

Götz, tu es originaire d’Hambourg. Est-ce qu'USM est une marque typiquement suisse pour toi ?

Götz : Oui, absolument. Cette volonté inébranlable de qualité est très suisse et se retrouve, je trouve, jusque dans le nom. En outre, ces meubles USM respirent encore l’optimisme des années 60, tel qu’il existait avant le Club de Rome et le choc pétrolier. La vision d’un monde modulaire est directement en lien avec la conception du fondateur, Fritz Haller.

Vous avez travaillé dans des cabinets et des pays très différents. De ces expériences, quelle est celle dont vous profitez le plus aujourd’hui ?

Catherine : Pour ma part, travailler dans de petits bureaux a été une expérience très enrichissante, j’ai beaucoup appris sur le statut d'indépendant. À New York, nous étions seulement quatre personnes et devions tout faire nous-mêmes, de l’achat de papier jusqu’au standard téléphonique.

Götz : Quant à moi, chez Herzog & de Meuron, c'était comme refaire des études. La grande liberté intellectuelle et l’ouverture d’esprit pour des projets non doctrinaires, y étaient uniques.

Comment vivez-vous l’architecture dans une région comme le canton de Valais ?

Catherine : C'est très varié. D’un côté, c’est décevant de voir à quel point de grands investisseurs construisent pour le moins cher possible. De l’autre, il y a une magnifique dynamique entre les architectes, on se connaît, même entre générations.

Cela vient aussi du fait que nous participons souvent aux mêmes concours. Tous les projets publics de construction de plus d’un million de francs suisses ou avec des honoraires supérieurs à 150 000 francs suisses doivent ici être soumis à des appels d’offres publics. Un système très favorable pour notre secteur.

Comment décririez-vous votre style d’aménagement ?

Götz : Nous mélangeons volontiers les styles, en particulier de l’après-guerre. Pour ma part, j’aime le design élégant mais pas trop conceptuel. J’apprécie beaucoup notre table d’appoint en bois, un cadeau de voisins. Ses longs pieds fins lui donnent beaucoup de cachet.

Catherine : Nous attachons une grande importance à conserver de la cohérence quand on ajoute de nouveaux éléments, mais cela prend du temps bien sûr. Depuis cinq ans, nous voulons acheter une nouvelle lampe pour notre salon, mais nous n’en trouvons aucune qui convienne vraiment.

Est-ce que la polyvalence de vos meubles est importante pour vous ?

Götz : Absolument. Ici, à Saint-Maurice, la table USM est en fait notre table pour les repas, mais souvent les enfants bricolent dessus. J’ai déjà dû plus d’une fois effacer des tâches d’encre ou enlever des résidus de colle.

Catherine : La table, je l’ai héritée de mon père. C'était un grand fan d’USM. Il a commencé dans les années 70-80 à aménager son cabinet d’architecture avec du mobilier noir USM et plus tard, la maison aussi. Pour lui, à l'époque, c’était le nec plus ultra, c'était avant-gardiste ou perçu comme tel.

Les divers rectangles colorés nous rappellent l’art minimaliste de Donal Judd.

Dans la chambre d’enfant de votre fils, il y a un meuble USM. L’avez-vous acheté pour cette utilisation ?

Götz : Non, on l'avait dans notre petit appartement à Hambourg dans le salon et il était rempli de tout et de n’importe quoi – d’objets de valeur jusqu’à notre outillage. Son achat s’est fait de manière plutôt spontanée à l'époque : nous avons craqué pour sa façade multicolore ! Les différents rectangles colorés nous rappellent l’art minimaliste de Donald Judd.

Dans la chambre d’enfant, c’est devenu depuis l’un des meubles préférés de notre fils. Il fait partie de son espace de jeu, pour ses Lego et ses voitures. Bien souvent, il rabat les portes et utilise cette surface pour jouer.

Nous remercions Catherine et Götz pour leur hospitalité incroyable. A regarder leur style, il n’est pas étonnant que le tout dernier projet du cabinet GayMenzel nous rappelle The Grand Budapest Hotel, la comédie réalisée par Wes Anderson.

Ce portrait a été produit par le magazine international Freunde von Freunden. Cliquez ici pour découvrir tous les meubles USM pour votre maison et votre bureau.