Kristina Pickford
Architecte d’Intérieur
12 mars 2018
Auckland
Après avoir méticuleusement rénové leur maison dessinée par l’architecte Sir Miles Warren, l’architecte d’intérieur Kristina Pickford et son époux Michael ont décidé de quitter leur banlieue boisée de Christchurch (Nouvelle Zélande) pour emménager dans l’antithèse de cette ancienne demeure du milieu du vingtième siècle. Au lieu d’une maison, c’est un appartement, au lieu d’être sur l’île du sud, ils ont opté pour le nord, et au lieu de la verdure, ils ont choisi de s’installer en plein centre-ville, au cœur d’Auckland. Accordant le même soin que pour leur maison de Christchurch, Kristina a rénové l’appartement du couple avec douceur et légèreté, dans une ambiance classique et intemporelle, en repartant de la structure du bâtiment afin de respecter l’héritage architectural des lieux. Très expérimentée dans le domaine de la conservation du patrimoine, c’est la même approche qu’elle a appliqué pour préserver plusieurs bâtiments historiques dévastés par le tremblement de terre à Christchurch en 2011. Pas du genre à se détendre et simplement profiter de ses créations, Kristina est au beau milieu d’un nouveau projet ambitieux : construire une maison de bord de mer sur la péninsule de Coromandel à 150 kilomètres à l’est d’Auckland, une région riche en forêts ancestrales et en vastes étendues côtières. Son agence d’architecture d’intérieur est aussi sur le point d’être relancée. Nous avons rencontré Kristina à Auckland pour discuter de son style et lui demander comment son travail réussit à transcender les tendances passagères au sein du monde de l’architecture d’intérieur.
“Les meubles USM possèdent une certaine douceur. L’harmonie entre l’acier légèrement poudré et le chrome fait que ça ne paraît pas sévère.”
Parlez-nous de votre déménagement d’une grande maison à un appartement en plein centre-ville - c’est un grand changement, non ?
Un énorme changement en effet ! Mais c’est intéressant de se rendre compte qu’on peut vivre dans un espace plus petit et avoir tout ce dont on a besoin. D’ailleurs, un aspect important du déménagement a été de choisir un appartement dans lequel on se voyait tenter de vivre avec moins, une notion quelque peu idéaliste.
Comment s’est déroulée cette notion idéaliste dans les faits ?
J’ai grandi à la campagne et j’ai toujours eu énormément d’espace, ce qui m’a amenée à accumuler beaucoup de choses. Donc je pense que me défaire d’une grande quantité d’objets m’a fait du bien - à nous deux, en réalité. Nous avons besoin de peu de choses pour être parfaitement heureux. La seule chose qui me manque vraiment c’est le jardin.
Avez-vous un peu d’espace extérieur ?
Non, nous n’en avons pas. Et à vrai dire si on nous imposait de rester ici indéfiniment, je trouverais un moyen de partir assez rapidement. C’est le Coromandel qui nous sauve [Kristina et son époux sont en train d’y bâtir une maison de bord de mer]. J’ai besoin de terre sous mes pieds et de terre sur laquelle je peux travailler.
Pensez-vous qu’il s’agit là d’un trait de caractère particulièrement néo-zélandais ?
Absolument ! Nous commençons tout juste à nous adapter à la vie d’appartement. Historiquement, peu de gens ont fait le choix de vivre dans des appartements en Nouvelle Zélande. Le rêve néo-zélandais c’est de posséder un terrain de 1000 mètres carrés : on nous a élevés à aspirer à ça !
Pensez-vous que cette attitude est en train d’évoluer ?
Oui je le pense, mais nous devons faire très attention et faire en sorte que nos villes se développent de manière à encourager les gens à adopter la vie d’appartement. Auckland en est encore loin, car la ville privilégie les voitures plutôt que les piétons et il n’y a pas beaucoup d’espaces publics. C’est néanmoins formidable car le port et les îles sont très faciles d’accès.
Quel est votre parcours au sein du monde du design ?
J’ai étudié le paysagisme, qui s’est ensuite transformé en architecture d’intérieur. J’avais ma propre entreprise pendant sept ans à Christchurch avant de retourner faire des études en histoire de l’art et d’architecture. Je me suis aussi essayée à la sculpture. En réalité, l’architecture m’attirait depuis que je suis toute petite. Ma mère me disait que je n’en possédais pas les capacités nécessaires parce que je n’utilisais pas la planche à dessin de mon père !
Votre père est architecte ?
Non, il est ingénieur. Je suis une aspirante architecte! C’est le désir de créer qui a guidé mon parcours en architecture d’intérieur et dans les études d’histoire de l’architecture. J’adore avoir un projet et le mener à terme, le suivre du début à la fin.
L’histoire de l’art et de l’architecture m’ont finalement mené à la conservation de patrimoine. J’ai travaillé pendant six ans avec le “ Heritage New Zealand Pouhere Taonga ” en tant que consultante en patrimoine. Grâce à ce travail, j’ai voyagé jusqu’en Finlande et dans d’autres pays où j’ai eu le plaisir de rencontrer des gens formidables, et de visiter plusieurs des plus beaux exemples d’architecture moderne dans le monde. Et ensuite je suis passée à CoCA…
CoCA le Centre d’Art Contemporain à Chirstchurch ?
J’ai dirigé ce projet pendant quatre ans. C’était génial de le voir à terme, de voir cet espace ouvrir au public à nouveau - c’était très gratifiant. J’ai surtout supervisé la restauration et la rénovation de l’immeuble. C’est l’un des seuls immeubles modernistes qui a été sauvé après le tremblement de terre de 2011.
Et maintenant vous retournez à nouveau à l’architecture d’intérieur. Pouvez-vous nous dire quels sont vos projets ?
Je pense que je reviens à l’architecture d’intérieur avec une énergie nouvelle et une clarté par rapport à ce que je considère être du bon design. Pour moi, il s’agit d’être sensible au contexte, d’avoir une bonne perception de l’espace, et dans la majorité des cas, de faire preuve de douceur. Je deviens très enthousiaste à l’idée de faire du design éthique qui prend en compte l’environnement et qui fait usage de matériaux de manière consciencieuse.
Comment choisissez-vous le mobilier et les objets dans votre appartement ?
Plusieurs des meubles que nous avons sont vintage : la table basse Carlo Scarpa, l’armoire en faux bambou français. Et d’autres achetés neufs : la table de salle à manger Saarinen et le canapé Flexform. Je sélectionne ce que je pense que nous aimerons pour le reste de nos jours, des choses qui sont à l’épreuve du temps.
J’aime mélanger les styles et les époques au sein d’un même espace, mais j’aime le faire avec tact et douceur. J’adore jouer avec différentes textures et voir comment elles interagissent avec la lumière.
“J’aime aussi le fait que le meuble USM est à l’épreuve du temps, qu’il transcende les générations. Tout devrait être créé avec cette approche, avec le futur en tête.”
Dites-nous comment vous avez intégré les meubles USM dans votre appartement.
J’ai commencé avec le meuble USM dans la chambre à coucher. En fait, je savais très tôt que je voulais quelque chose qui fonctionnerait des deux côtés, qui serait intégré dans la chambre ainsi que dans le salon. J’ai failli me faire faire quelque chose sur mesure, mais j’ai toujours adoré les meubles USM.
La revendeuse locale, Erica Rodriguez, était vraiment très serviable. Elle m’a aidée à me servir du configurateur en ligne, et ça aide réellement d’avoir quelqu’un à sa disposition qui s’y connaît pour en tirer le meilleur. Elle a pu me montrer des exemples pour avoir une meilleure idée des différentes dimensions disponibles.
Les meubles USM possèdent une certaine douceur. L’harmonie entre l’acier légèrement poudré et le chrome fait que ça ne paraît pas sévère.
J’aime aussi le fait que le meuble USM est à l’épreuve du temps, qu’il transcende les générations. Tout devrait être créé avec cette approche, avec le futur en tête.
J’adore l’asymétrie de cette pièce [pointant du doigt la bibliothèque] avec ce petit tiroir original. C’est aussi assez extraordinaire de pouvoir customiser les meubles USM. Ils sont toujours à la fois ludiques et discrets.
La lampe Davide Groppi fonctionne si bien avec les meubles vitrines USM.
Oui, je suis tombée amoureuse de la simplicité et la délicatesse de ses luminaires. Cette lampe est intelligemment nommée “ Less is Less ” et vient équipée de deux bases, l’une est standard et l’autre est magnétique. Celle qui est magnétique fonctionne parfaitement avec les meubles USM.
Et pensez-vous que les meubles USM s’adaptent bien au mode de vie néo-zélandais ?
Absolument. Vous pouvez implanter les modules dans divers environnements et ils s’intégreront parfaitement. J’adore cette flexibilité. De plus, les modèles peuvent prendre une allure décontractée ou sophistiquée selon l’espace. J’incorporerai volontiers des meubles USM dans notre maison de bord de mer, puisqu’ils peuvent se reconfigurer pour n’importe quel espace - c’est fantastique. Ils sont réellement intemporels et se marient tout aussi bien avec les styles contemporains qu’avec ceux plus anciens.
Je reconnais plusieurs œuvres néo-zélandaises sur vos murs…
Oui, en réalité notre collection est entièrement composée d’artistes néo-zélandais. Surtout de Canterbury puisqu’on y a habité pendant si longtemps.
Et l’homme chapeauté de Michael Parekowhai, vous l’avez acheté spécifiquement pour cet appartement ?
Oui, j’aimais beaucoup l’idée que nous nous retrouvons à vivre dans un centre-ville, et que cette œuvre ressemble un peu à celle de Magritte représentant un bureaucrate des années 50. D’un angle son regard se porte directement vers la ville, et d’un autre il fixe le mur devant lui. J’aime l’idée qu’il regarde à la fois la ville et sa propre maison [faisant référence à l’œuvre par Michael Parekowhai nommée “ Le Phare ” qui se trouve dehors de l’autre côté du quai sur lequel Kristina habite].
Merci Kristina de nous avoir montré votre appartement et votre port préféré. Pour en savoir plus sur les projets de Kristina, nous vous invitons à vous diriger vers ballantynehouse.co.nz et www.coca.org.nz. Ce portrait a été produit par le magazine international Freunde von Freunden. Cliquez ici pour découvrir tous les meubles USM pour votre maison et votre bureau.