Personalities by USM

Tu diriges depuis quelque temps le musée d’art G2 – que signifie l’acronyme G2 ?

G2 se réfère tout simplement à notre adresse postale : la Gottschedstraße 2 dans le centre-ville de Leipzig. Le G ne signifie pas galerie, car ici, aucune œuvre d’art n’est à vendre. C’est la première collection privée d’art contemporain de cette dimension ouverte au public comme musée d’art dans les nouveaux Länder allemands.

Comment se sont passés tes premiers mois ?

Je suis très satisfaite. Nous avons eu de nombreux visiteurs. Il s’agit désormais d’établir le G2, en attirant l’attention de ceux qui viennent visiter Leipzig. Cela signifie, bien évidemment, encore beaucoup de travail. Je dirige le G2 toute seule mais j’ai deux assistantes pour m'épauler, tout particulièrement le week-end, durant les visites guidées.

Tu es donc responsable de tout ?

Absolument. Je fais beaucoup de visites guidées, et bien souvent, les visiteurs viennent aussi spontanément vers moi. Je suis aussi en charge de la presse et des relations publiques et je développe des nouvelles idées d’exposition pour les années à venir. Mais j’organise aussi beaucoup : des publications, des transports d’œuvre d’art, etc.

Ton travail quotidien ressemble à quoi ?

Je commence tous les matins à 9 h et termine souvent très tard. Pour les visites guidées, je suis parfois aussi ici le week-end. C’est pourquoi il est très important pour moi d’avoir une bonne organisation. Parfois, je prends un jour entier pour développer une idée. Il n’est pas possible de se concentrer sur des contenus lorsque l’on a plein de détails en tête.

L’entrée, qui est en même temps ton bureau, contient de nombreux modules blancs d’USM – pourquoi ce choix ?

Le collectionneur, Steffen Hildebrand, utilise des meubles USM pour ses propres bureaux. Plusieurs raisons ont fait que nous avons opté ici aussi pour des meubles USM : derrière mon bureau, il y a une fenêtre au niveau du sol, que nous utilisons pour transporter des œuvres d’art d’une taille inhabituelle. Nous avons, bien sûr, aussi un monte-charge, mais tout ce qui dépasse 3 x 2,5 m doit passer par cette fenêtre. Il était évident que nous avions besoin à cet endroit d’un poste de travail mobile, c’est pourquoi nous avons choisi des modules USM sur roulettes.

Les éléments ont aussi une bonne taille pour tes classeurs A4 et tes catalogues d’art.

Ils offrent beaucoup d’espace de rangement et le système modulaire est évolutif. Cela nous donne de la marge pour organiser d’une toute autre façon l’espace mis à notre disposition. Avant même que les meubles nous soient livrés, notre graphiste a proposé un blanc légèrement teinté de jaune comme couleur de base pour la représentation extérieure du G2. Les meubles blancs d’USM convenaient donc par hasard à notre identité corporate qui n'était pas encore tout à fait terminée.

Tu travailles tous les jours entourée d’art – Tu ne te lasses jamais d’observer toujours les mêmes œuvres d’art ?

Non, cela prouve en tout cas la qualité de l’art. Une bonne ambiance est toujours plus agréable pour travailler.

Plusieurs fois par semaine, des visiteurs viennent au G2 pour des visites guidées et peuvent voir ton bureau – cela influence-t-il ton travail ? Es-tu plus organisée ?

Oui. Dès que des visiteurs circulent, il faut que tout ait l’air rangé, presque comme si personne ne travaillait ici.

Donc tu ranges rapidement avant une visite guidée ?

Oui j’ai un compartiment secret. Il y en a aussi un avec des chocolats et des gâteaux à l’intérieur, ce dont on a besoin lorsque parfois on n’a pas le temps de déjeuner. Pour la caisse ou des documents importants, j'ai aussi besoin de compartiments que l’on peut verrouiller.

D’un point de vue esthétique, ton domicile ressemble t-il à ce poste de travail parfaitement ordonné ?

Chez moi c’est un peu le bazar, car nous avons peu de meubles mais beaucoup de choses. Dans notre bureau, les livres sont disposés par rangées de trois sur chaque étagère et entre les nombreuses caisses remplies de classeurs, il n'y a qu'un tout petit couloir pour accéder au bureau. Depuis que j’ai emménagé ici, je voulais en faire une belle pièce avec mon compagnon. Mais pour l’instant, ça n'a pas pu se faire.

Est-ce que vous collectionnez aussi des œuvres d’art à titre privé ?

Non, mais nous avons chez nous des œuvres d’art. Pas d’aussi grandes qu’ici mais par exemple tous les cadeaux que j’ai reçus au cours de l’année. Mon compagnon et moi, nous étions du même avis : dans notre chambre au moins, il ne devait pas y avoir d'œuvre d'art au mur.

Tu as vécu douze ans en Italie – qu’est-ce qui t’a fait déménager à Leipzig ?

J’ai fait mon cursus Erasmus à Milan et j’ai atterri après mes études plutôt par hasard à Pise. C’était super mais j'avais une relation amoureuse à distance en Allemagne. À un certain moment, il faut concilier sa vie professionnelle et sa vie privée. Je n’aurais pas voulu continuer à vivre de cette façon jusqu’à 60 ans.

Qu’est-ce qui te fait le plus de plaisir dans ton nouveau travail ?

C’est difficile à dire, cela dépend aussi des semaines. Lors des visites guidées, j’ai toujours affaire à des gens différents – une personne peut avoir beaucoup de connaissances préalables, tandis qu’une autre presque pas. J’essaie toujours de contrecarrer l'idée que je vais expliquer des tableaux, je cherche à supprimer l'obligation de devoir tout comprendre. Cela engendre de très agréables conversations. J’ai par exemple un lien très émotionnel avec une petite image de Matthias Weischer, qui est accrochée ici. Au premier coup d’œil, les couleurs sont discrètes, mais elles jouent avec une incroyable subtilité avec les surfaces, les contrastes, la lumière, les zones d’ombre et l’espace dédié à l’image.